Relance la relève de la filière du champignon
Depuis deux ans, le marché du champignon français est porteur. Dans la Région Centre, cette reprise s’accompagne d’installations et de diversifications dans les caves de tuffeau.
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Sous la roche de tuffeau, dans l’humidité et le noir, Ludovic Bernardet cultive des shiitakes et des pleurotes depuis deux ans. À 50 ans, cet ancien responsable industriel a souhaité se reconvertir. D’abord tenté par le maraîchage, il a finalement opté pour la production de champignons, dans une cave à Cinq-Mars-la-Pile, au nord-ouest de Tours (Indre-et-Loire).
Il a créé les Champignons du Breuil. « Je ne trouvais pas de foncier et j’avais gardé un bon souvenir de mon stage à la cave du Figuier. Jean-Marc et Victor Gauthier, les producteurs, ont bien voulu me mettre à disposition 2 km de galerie sur les quinze creusés dans la cave », explique Ludovic, qui s’est formé au lycée horticole de Mouillère à Orléans, puis a été accompagné par le centre de gestion Cefiga 37 pour son installation.
Île-de-France : la filière du champignon relancée (30/12/2020)
Concurrence étrangère
Ludovic fait partie de la nouvelle génération des champignonnistes. Après un arrêt brutal au début des années 2000 dû à la concurrence étrangère, la filière se relance depuis deux à trois ans grâce à l’appétence des consommateurs pour les champignons français. Dans la Région Centre, à Lye (Indre) par exemple, les caves ont rouvert après plus de vingt ans de fermeture.
Environ une quinzaine de producteurs spécialisés est installée dans la Région Centre (Indre-et-Loire, Indre, et Loir-et-Cher), une des régions les plus favorables à la production, avec les Pays de la Loire.
De plus en plus de maraîchers diversifient également leur activité avec une production hivernale de champignons, sous tunnel ou dans d’anciens poulaillers. BioCentre, l’interprofession de l’agriculture biologique, a mis en place depuis deux ans des formations pour les accompagner. « Une production locale est rentable, même hors cave, estime Laurent Gauthier, producteur depuis plus de trente ans à Villavard près de Vendôme, et formateur. Le marché des champignons, en particulier le Blond de Paris, est très porteur. La demande explose. » Laurent souhaiterait développer un label « Champignon cultivé sur calcaire conformément à la coutume » et pourquoi pas une filière sous AOP.
Dans sa cave tourangelle, Ludovic Bernadet est encore en phase de recherche de clients. Il produit huit tonnes par an qu’il distribue en vente directe. « J’avais sous-estimé le temps de commercialisation. Avec la production, c’est beaucoup de travail. Mais je ne regrette pas mon choix. L’activité se développe tranquillement », souligne le producteur qui vend les pleurotes à 11 €/kg et les shiitakes à 14 €/kg. Il devrait commencer à se payer en 2024.
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